Joie et sincérité. Davantage que la virtuosité, ce seront les traits de ce riche programme assemblé avec soin par Jean-Philippe Sarcos, qui a sélectionné des motets particulièrement exigeants à la profondeur mystique (le fameux Stabat Mater à 10 voix de Domenico Scarlatti, ou le Credo de Lotti), ou d’une rareté jubilatoire (le Lauda Jerusalem de Rubino sur basse obstinée dont on entendra l’inspiration profane avec la Bergamasca d’Uccellini (…))
On sent immédiatement la complicité festive des artistes du Palais royal, que l’éclairage à la bougie d’Olivier Oudiou nimbe d’une flageolante et chaleureuse lumière qui ennoblit les artistes, et notamment les femmes aux robes inspirées des damas de la Renaissance italienne. Tout le concert sera interprété sans partition, ce qui est téméraire quand on sait la redoutable précision nécessaire aux entrées fuguées et autres subtilités contrapuntiques de Scarlatti.
Sous la direction très inspirée et théâtrale de Jean-Philippe Sarcos, (…) les choristes du Palais royal, à une voix par partie, disposés en mélangeant les pupitres, relèvent avec brio le défi de restitution de cette œuvre infiniment savante et complexe, mais incroyablement touchante. (…)
Enfin, Jean-Philippe Sarcos a choisi de donner le très beau Credo de Lotti, (…) et Le Palais royal parvient là encore à concilier le caractère profond et poignant de l’écriture, avec des harmonies plus lyriques. (…)Le souvenir ému d’une authenticité ardente portée par le bonheur de chanter ensemble.
Viet-Linh Nguyen, Muse baroque, octobre 2021 (article entier)